Les FRIX de CONDATE

L’histoire de notre Chapter revue et corrigée par Rose Marie notre Historienne

Nous sommes en 50 avant Jésucrix....( et d'ailleurs comment on le savait qu'on était avant Jésucrix?).Toute la Gaule est occupée...Toute?non car un petit village peuplé d'irréductibles gaulois résiste encore et toujours à l'envahisseur.
A l'origine ces farouches guerriers habitaient Condate ( devenue depuis Roazhon puis Rennes).Ils avaient repoussé de féroces barbares venus de l'Est: les "Bémemdoublevix".De mauvaises langues de la tribu racontaient d'ailleurs que certains membres de la tribu auraient eu des sympathies pour eux jadis , voire même pour des peuplades orientales comme les Hondix, les Suzukix et les Yamahix
. Mais, passées ces erreurs de jeunesse, il s'étaient retrouvés autour de la passion commune d'un étrange véhicule : la"Harleytix" (question d' "athmosphère", disaient ils.)
Tout allaient pour le mieux pour eux quand arriva de Lutèce, le misérable Jeronimus Détritus qui se mit en tête de régenter les  Harleytix ( son nom, de plus , pouvait laisser supposer que c'était un espion romain). Comme sa méchanceté n'avait d'égale que sa stupidité, un groupe (le meilleur!) décida  de faire sécession et sous le nom de "Frix de Condate" de suivre leur bon chef "Giroyannix" jusqu'à son village
d'Avranchinum. Là- bas au moins liberté et bonne humeur étaient de mise chaque jour.....

 

Les Frix de Condate avaient donc décidé de suivre leur chef. Et pourtant il habitait loin! Il s'agissait d'un charmant village "A vranchinum" à la frontière des terres de la Mancha. Perché sur une colline, il dominait une grande baie au milieu de laquelle  se dressait un ilôt de bonne hauteur mais très escarpé. Le bâtisseur de hutte, un visionnaire nommé Sainmichelix, pensait qu'il aurait été possible d'y installer un observatoire. Ainsi ils auraient été rapidement prévenus de l'arrivée des pirates, nombreux à cette époque. Mais, hélas, personne n'avait réussi à s'y rendre car la baie n'était que sables mouvants et vase qui engloutissaient les audacieux.

D'ailleurs les mères de famille ne cessaient de prévenir leurs enfants que la grève était interdite. Mais dès qu'elles avaient le dos tourné, les gosses disaient:" Ah! Les vieux, avec leurs histoires vaseuses.....Ils verront, si plus tard on fait des études, si la grève sera toujours interdite!".


La tribu était donc assez nombreuse ; des membres émigrés dans de lointains village y revenaient cependant lorsqu'il y avait une fête ou une balade, ce qui était souvent le cas. Parfois des "étrangers" demandaient asile à la tribu : leur candidature était examinée avec soin. N'est pas Frix qui veut........

 

Nos Frix avaient donc choisi pour chef Giroyannix.Tout d'abord parce que c'était le plus expérimenté mais surtout parce que c'était le plus costaud.A l'origine livreur de menhirs, il s'amusait plusieurs heures pas jour à en soulever des deux bras( et ceci apparemment sans l'aide de la moindre potion magix).Cela lui avait valu le surnom d'Haltérophilix et il raflait toutes les couronnes de lauriers dans les jeux du voisinage. On l'imaginait même aller jusqu'aux jeux olympix.Pour impressionner ses adversaires, il s'était fait couvrir les bras ( et peut-être ailleurs mais personne n'avait osé verifier) de peintures de guerre les"Tatus", ce qui devint vite la mode au village. Mais malgré ses dehors farouches, ce chef avait un coeur tendre: il gâtouillait déjà un peu devant une  étrange créature mi  chauve sour is mi-cochon d'Inde, qui ne le quittait jamais et baptisée du charmant nom de Virguletta; et que dire lorsqu'il eu une tite,tite fillote au doux nom de Thaïx !!!!!!!


Son épouse ré pond ait au nom de Titanix; mais comme leur fille et son mari travaillaient sur des galères se rendant chez le grand bretons, un devin de passage lui avait dit que ce nom pouvait porter malheur aux marins.Par précaution ,donc,on nommait la premiére dame du village "Dame Bonemine", ce qui lui allait à merveille.Premièrement à cause de son agréable caractère et surtout pour ses capacités de récupération physique.Car en fait, sous ses dehors paisibles, Bonemine était une grande kamikaze:piroue ttes d ans les   fossés , roulades    dans les escaliers ne lui faisaient pas peur...Forcément, après
, il y avait desréparations! La dernière fois, il avait même fallu utiliser la broche qui servait à rôtir les sangliers.Giroyannis râlait d'être privé de son plat favori. Taquine, Bonemine lui avait dit:"Tu ne veux pas que je te prépare un petit poulet, mon Cochonnet?".En bougonnant, il avait opté pour du poisson ( pourtant pas toujours frais dans le village)
 Dame Bonemine avait tant de patience que les gens du village lui confiaient leurs bébés pendant qu'ils vaquaient à leurs occupations quotidiennes;si l'un d'entre eux n'était pas sage , elle le menaçait:"
tu verras, quand tu seras plus grand c'est Tonton Giroyannix qui s'occupera de toi!".Et ça suffisait pour les calmer............

 

Le bon chef Giroyannix et sa moitié(dans tous les sens du terme) avaient trois grands enfants.Outre la fameuse Gwenna qui, à force de se rendre au pays du bacon  ( un curieux sanglier fumé qu'adoraient le "grands bretons") avait fini  par en ramener un lardon, il y avait aussi Mederix.Il avait la curieuse idée d'enduire les huttes de poudres colorées:il appelait ça de la "peinture".Les gens du villages, peu convaincus  ,le consideraient comme un avant-gardix un peu farfelus... Quant à la dernière, Anne-Sophix, elle avait l'énorme travail de s'occuper des cheveux des dames du village.Pourtant la tribu se  plaisait à chantonner un refrain:
 "Je n'ai besoin de personne, J'suis de Avranchinum! Peu m'importe de mourir les cheveux dans le vent....."
 Et il y en avait du vent dans le coin.De plus  ces dames avaient  tendance à se crêper le chignon pour un oui, pour un non.Et une bagarre entre gauloises, ça fume; d'ailleurs depuis quelque temps , on  leur interdisait les lieux publics.
 Voici  donc la famille du chef, toujours élu à  l'unanimité!
 Pourtant certains ( des "utopix") commençaient à
chuchoter qu'un jour,lointain sans doute,une femme pourrait postuler au titre de chef(taine?) de village.Mais ils ne connaissaient pas encore le rusé Sarkozix......

 

Le chef Giroyannix avait un inséparable compère qui lui servait aussi de second. C'était un petit guerrier rusé, nommé Draoulix. Ils se connaissaient depuis longtemps car c'étaient les rares survivants d'une tribu disparue et presqu'oubliée : le Armorix, avec qui ils avaient connu jadis de nombreuses aventures. Ils les évoquaient souvent, le soir, au coin du feu, avec un bon verre de cervoise (ou deux..........ou trois.......... hoquet, euh non, OK, on arrête). Draoulix portait encore la traditionnelle moustache des peuples celtiques. Il connaissait un peu tout et tout le monde. On venait souvent lui demander conseil. Il avait voyagé dans de nombreuses terres lointaines et avait l'habitude d'affronter des situations inattendues. Et ce n'est pas ce qui manquait chez les Frix !! Malgré sa profession sérieuse de "Dirlocatholix" (il s'agissait de prendre la succession de Dame Bonemine et de tenter d'éduquer de plus grands enfants), il aimait rigoler et faire des blagues. Les mères du village se lamentaient : "A qui confie-t-on nos enfant ?". Cependant, il aimait parfois terrifier ces pauvres gosses qui l'appelait dans son dos "Lesadix". Des bruits de punitions épouvantables circulaient, mais personne n'avait jamais pu prouver quoique ce soit.
Son épouse Rosemaria l'aidait dans ses tâches éducatives, ce qui suscitait un peu la méfiance des hommes du village. Une femme qui sait lire et écrire, c'est louche et anormal. Pour un peu, elle aurait aussi, un jour, l'idée de devenir cheftaine, il fallait surveiller ça !! (en fait, c'était de la pure jalousie. NOTE DE L'AUTEUR)

 

 

Rosamaria s'était donc mis dans la tête d'enseigner aussi aux enfants du village; et quand elle avait une idée ça n'était pas facile de la lui enlever de la tête! Pour leur ouvrir l'esprit, elle trouvait indispensable que les enfants connaissent une autre langue vivante: alors elle avait choisi le latin.Certaines  prétendaient que c'était peut-être une espionne romaine infiltrée mais ça semblait un peu farfelu car Rosamaria aurait eu bien du mal à rester anonyme.Revenons à ses cours; elle avait une technique un peu égocentrique puisqu'elle faisait répéter aux pauvre gosses sur tous les tons son propre prénom.Et on entendait pendant des heures des mômes psalmodiant en choeur:"Rosa,Rosam,Rosae, Rosarum...."ilsn'y comprenaient rien et s'agitaient beaucoup alors Draoulix venaient un peu faire Lesadix.
> Parfois Rosamaria faisait pire: elle décidait d'accompagner sa leçon d'un curieux instrument, une sorte de lyre qu'on mettait sous le menton et qu’on frottait avec un bâton( c'était une invention d'un romain nommé Stradivarius et il l'avait nommée le "violonus").Elle se prenait pour un barde et d'ailleurs quand elle décidait de jouer; tout le
monde se planquait en disant:"Attention, ça va barder!".Le bruit était si déchirant et insupportable  qu'à la demande de tous, Draoulix l'attachait, ligotée et baillonnée( une petite vengeance personnelle,qui sait....)en haut d'un arbre. Lorsqu'il la redescendait, elle promettait de ne pas recommencer mais était en fait incapable de résister plus de deux ou trois jours. 

 Un autre personnage fort important du village était Bertrandominix........

 

Bertrandominix  était le scribe officiel du village.Il était chargé de graver sur la pierre tout ce qui s'y passait ( et comme il s'y passait pas mal de choses , il dut se faire aider d'un assistant dont il sera question plus tard).Comme il le disait lui même et l'appliquait à merveille:" le secret d'un bon chef est de savoir déléguer...".Il écrivait donc des messages destinés à tous les Frix et passait des heures son poinçon à la main, chantonnant:"J'suis l'poinçonneur du village.... J'fais des trous, des p'tits trous......";et il faut avouer qu'il se débrouillait pas mal et les gens du village disaient:"Le scribe, il assure, grave..."( ce qui est donc une expression très ancienne!).Quand il voulait faire livrer ses tablettes, il faisait appel à Giroyannix qui était le seul à pouvoir porter un poids pareil.Entre temps, il tentait de s'occuper(ou plutôt d'occuper) d es enfants non pas en bas âge comme Bonemine mais en haut âge (ah! ah!), puisqu'il étaients censés étudier jusqu'à 16 ans.Mais ces charmants exemplaires de l'âge ingrat, aux visages bubonix et aux hormones électrix, avaient plus envie d'aller se payer une petite gauloise en douce dans les buissons que de s'initier à d'autres activités manuelles.
Dans la vie,il avait un objectif: se trouver une compagne . C'était devenu une idéfix et c'est ainsi qu'au printemps 2006, une jolie petite blonde aux oreilles poilues et à la queue frétillante rejoignit la tribu.Bertrandominix décida de baptiser sa chienne( une vraie....tout le monde avait compris....)"Binuz". Ce nom surprit toute la tribu et certains même lui demandèrent:"Tu es sûr que ce n'est pas "Binious"?;ce qui était
le nom d'un très ancien instrument de la Gaule celtique que seuls quelques habitants très âgés de la tribu avaient pratiqué jadis.On lui suggéra "Bibine" mais contrairement à son chien, Bertrandominix avait horreur de l'eau.Entre eux ce fut vite l'amour fou et il l'emmenait partout dans une caisse attachée à sa Harleytix, ce qui lui valait un franc succès!
 Mais un jour apparut une charmante jeune femme brune Dame Lucia Ragundina mais notre Bertandominix se montrait méfiant.Econduit une première fois, terrassé une seconde, il avait eu un certain nombre d'experiences
aussi variées que de courte durée mais les modèles testés n'étaient pas approuvés. Toute la tribu misait sur Dame Lucia qui, avec son bon naturel avait de nombreux points communs avec Douououmix (petite abréviation que les autochtones d'une île lointaine, la Corsica, lui avaient donné) Hélas Lucia vendait du poisson sur les côtes nord de l'Armorix et le temps q u'elle l'apporte au village, il empestait; ce qui rendit ses visites plus rares au grand regret de la tribu. où les femmes n'étaient pas si nombreuses.
 Mais la qualité l'emportant sur la
quantité, c'était souvent ces dames qui faisait tourner la machine (rien de nouveau sous le soleil...) et c'était bien le cas de Dame Anna-Isabella, dont on abrégeait le patronyme en Anisetta....

 

 Anisetta était aussi appelée Zézetépouse-hix. En effet son époux était un certain Rousseaulo-hix. On lui avait donné ce nom parce qu'il se rendait souvent sur la plage du Mont Sainmichelix, soi- disant pour rapporter à Anisetta des coquilles d'huîtres qu'elle affectionnait particulièrement pour faire de" pratiques récipients pour les gauloises".Or il en revenait souvent en marchant un peu de travers. Son épouse lui demandait alors:"D'où tu reviens avec cette démarche?"." De la baie, ma Zézette, j'en ai profité pour te pêcher quelques crabes; c'est à force de les poursuivre que je marche comme ça!" disait Lohix sur un ton le plus convaincant possible." "C'est ça, je te crois, disait-elle, tu n'en a pas un seul!et qu'est-ce que tu a bu?"."Aaaaaaah! que de l'eau......hix!!!" essayait-il de jurer.
          Voilà comment lui fut donné ce nom par ses potes  qui rigolaient dans les coins après s'être bu ensemble un nombre indéterminé de cervoises:" C'est vrai que l'eau....hix, ça va bien avec l'Anisetta!" disaient-ils à mi-voix.
          Car il valait mieux qu'Anisetta ne les entende pas: elle
avait du caractère la petite Dame et ils se seraient vite retrouvés dans leurs huttes à grands coups de sandales dans le fond des braies. Malgré cela, elle avait un coeur d'or et était toujours prête à donner un coup de main( les coups de pieds, c'était seulement quand c'était mérité!). Quand quelqu'un avait besoin d'aide, ne se sentait pas bien, Anisetta était toujours là et elle ne ménageait pas sa peine.
          C'est pourquoi la tribu, en toute confiance, lui avait confié son trésor. On savait qu'il était entre de bonnes
mains et serait jalousement gardé et géré. Ce trésor était soigneusement placé, sesterce après sesterce dans un petit cochon en bois appelé depuis toujours le"HOG"( nom étrange, d'origine gaëlique paraît-il, et aurait signifié" cochon sauvage", autrement dit une sorte de sanglier, comme il en abondait dans les forêts autour d'Avranchinum.) Les sangliers étaient presque aussi nombreux que les romains ce qui ravissait le chef Giroyannix. Il aimait autant assommer d'un coup de poing les uns et les autres,sauf qu'il ne mangeait pas les romains....comme on le sait, le chef était difficile.
          Mais
revenons à Dame Anisetta.Elle aimait beaucoup s'amuser. Quand elle était là, il y avait de l'ambiance et rares étaient les jours où elle n'avait pas le sourire. D'ailleurs, un jour, une sorte d'artiste polyvalent et visionnaire, d'origine étrusque, errant de villages en villages, s'arrêta à Avranchinum. Il s'appelait Léonardevincix et égayait les soirées en racontant n'importe quoi:que des chars à boeufs pourraient un jour avancer sans les boeufs!!!!! Que des hommes pourraient voler dans le ciel!!!!!! Bref il distrayait bien tout le monde. Mais il restait fasciné par le sourire d'Anisetta qui lui rappelait une certaine Mona qu'il avait beaucoup aimé jadis. Il décida de graver son portrait sur une roche à l'entrée du village et le nomma:" la Monalisetta". Cependant tout le monde s'accordait à dire que son sourire était beaucoup moins agréable ( en latin:Jucunda....minute culturelle!) que celui d'Anisetta. L'artiste disparut et on en entendit parler que des siècles après....
          Lohix,ou Lolo....pas l'eau...l'eau.....,avait, lui aussi une tâche importante. Grâce  à sa haute taille, il servait de tour  de contrôle et il observait toute la
journée les mouvements des troupes romaines. Il était souvent trahi par sa chevelure immaculée ( certains le nommait "coton-tige"??????) mais il en apercevait suffisamment souvent pour que le villageois se payent de bonnes petites détentes de phalanges dans les mâchoires de ces malheureux romains, dont le moral déclinait de jour en jour. De temps en temps un Frix se blessait. On ne sut jamais vraiment comment Draoulix se retrouva avec la main attachée sur un petit bateau de bois pendant plusieurs mois.

Très souvent Lohix était embauché pour seconder le responsable de la sécurité du village: le rusé Etiennediabolix....

 

 Etiennediabolix alias Garonarcotix passait  beaucoup de temps caché bans des buissons ou encore parmi les galets  de la plage. La ressemblance de son crâne avec les dits-galets le rendait presque totalement invisible. Il passait des heures à scruter l'horizon au  cas où un bateau venu de Grande Bretagne aurait tenté d'introduire frauduleusement cette horrible cervoise tiède dont ce peuple se régalait voire des boissons plus traîtres( et plus fortes encore).Cette boisson, le " ouiskix" , arrivait du nord   distillée par une farouche peuplade , les Calédoniens ( féroces guerriers malgré une incomprehensible habitude de porter des jupes).Il guettait aussi les navires ibérique. Pour cela il se rendait même sur les côtes sud de l'armorique. Pour se fondre à la population il devait en adopter la coutume et fréquenter maintes tavernes. Dur métier! Il est vrai que  des marchands circulaient sur des navires ibériques et même d'un  pays dont l'existence n'était pas démontrée: la Colombix. Ils faisaient commerce de poudre de safran. Cette poudre aurait eu la propriété de rendre euphorique quand on s'en bourrait le nez...D 'ailleurs quand on en voyait un utilisateur, à la fois agité et béat, on disait:" Tiens, en voilà encore un qui est bourré: il voit la vie en jaune!"; les goûts  et les couleurs ont changé on préfère le blanc et le rose...!Parfois  aussi s'aventurait dans les eaux de la baie un vaisseau pirate, l'inconscient! On pouvait d'ailleurs repérer  un peu partout des épaves dont les mâts, émergeant  des sables mouvants servaient de perchoirs aux cormorans et aux mouettes. Il n'y avait plus alors qu'à cueillir  les équipages: l'une des dernières cuisantes déculottées avait été prise par un chef barbare Sahakiar le chevelu qui avait regagné son pays, piteux et à pied.
          Notre Diabolix avait une patience et une immobilité si exceptionnelles dans ses planques qu'une fois une mouette prit son crâne pour un oeuf et le couva (en vain d'ailleurs car il n'y avait rien dedans) pendant plusieurs jours. Lorsqu'il rentra  dans sa hutte toute neuve, son épouse, soupçonneuse, Marialina,  lui dit:"Chéri, c'est  bizarre, mais j'ai l'impression que tu sens la poule!" Diabolix lui raconta sa mésaventure  mais Dame Marialina semble peu convaincue par ses explications "oiseuses".
          Marialina ou  tout simplement Maria, portait le surnom d' Infirmièrgériatrix. Elle
s'occupait beaucoup des personnes du village qui commençaient à gatouiller ( et qu'on appelait des "gouillettes"). Elle était aussi un peu druidesse et récoltait dans les bois diverse plantes  dont elle tirait potions et onguents  soignant toutes sortes de maux.Il était  d'ailleurs fréquents que de pseudo-blessés viennent la voir , en esperant un petit massage:l'un avait reçu un menhir sur le pied en essayant d'imiter le chef, l'autre s'était coupé le doigt en essayant de changer la roue de sa brouette; bref tous les prétextes étaient bons mais Maria avait du flair ( c'est peut-être ce qui avait motivé Diabolix pour la choisir) pour démasquer les faux malades  et leur donnait des potions fort amères qui les dissuadaient un certain temps de recommencer.....Par contre c'était une providence pour les vrais malades;

Revenons à notre Diabolix.Il avait frère jumeau, Pépéchonix.

 

Pépechonix( jadis Pierpichonix) avait un crâne aussi lisse que son frère,Diabolix .Il était d'un caractère un peu agité et n'arrêtait pas de rigoler en faisant le pitre, aussi l'avait-on surnommé "Chauvesourix".Mais depuis quelques temps, pour se différencier de Diabolix, car tout le monde n'arrêtait pas de les confondre ( même leurs épouses parfois ,paraît-il...)il avait tenté de faire repousser un semblant de chevelure, avec un succès mitigé d'ailleurs.On le surnommait dorénavant Porquépix:d'abord parce qu'il aimait envoyer des piques aux gens,d'autre part parce que selon des sources autorisées il pouvait parfois avoir un caractère de cochon ; et enfin parce qu'il affectionnait ces petites bêtes et les pichonnait...NON....Bichonnait toute la journée! A cause de sa bonne connaissance de la région, Pépé avait chargé de reconnaître les itinéraires et de guider la tribu lorsqu'elle se déplaçait.Il s'acquittait de satâche avec une grande conscience professionnelle aidé de Diabolix et d'un certain Lulus dont il sera question plus tard. Ces missions n'étaient pas sans danger et tous admiraient leur courage et leur abnégation.Une fois par exemple l'élaboration d'un trajet vers le pays des Vénètes les emmena, par erreur sans doute, jusqu'au pays de Burdigala, loin dans le sud. Ils en revinrent quelques semaines plus tard, épuisés,ayant rencontré là-bas une autr tribu de Frix, fort conviviale qui les avait contraints à tester toutes sortes de boissons locales à base de raisin,inconnue en Armorique.Tout le monde admira leur devouement afin que la tribu puisse se rendre sans problème dans cette région: ce qui fut d'ailleurs une expérience mémorable...
> Parfois Pépé avait la curieuse idée d'emmener avec lui, lors de ses expéditions, un étrange petit
korrigan qui était censé l'aider à se diriger.Posé à l'avant de sa brouette, il l'appelait son Tomtom (il n'avait pourtant pas d'air de famille:Pépé était un peu plus grand!).Ce  korrigan n'arrêtait pas de hurler d'une voix suraigûe:" Premier sentier après la clairière...contournez la troisième hutte....faites demi tour dès que possible....!" Bref la tribu se retrouvait au milieu des broussailles, embourbée dans des sentes marécageuses...et finalement était soulagée quand il ne venait pas.
> Pépé avait pour épouse Dame Isabella.Comme ce nom était fort répandu dans la
tribu, on l'appelait parfois: Isabella Maxima car elle était la plus grande des dames de la tribu, mais le plus souvent " Pépetta l'intrépide" car être l'épouse de Pépé n'était pas une sinécure! Mais elle le prenait avec philosophie et profitait de ses absences pour aller fouiner dans les marchés des environs.Elley achetait maintes babioles qui avaient déjà servi.Certaines étaient si anciennes qu'elles avaient appartenu aux parents de ceux qui les vendaient.Elle avait une prédilection pour les écuelles,poteries et autres ustensiles culinaires.Pépé commençait à trouver qu'ils étaient un peu à l'étroit dans leur hutte( ils avaient aussi trois filles) parce que les objets dénichés par Pépetta en occupaient une bonne partie.Les habitants du village restaient perplexes devant cette passion imcomprehensible mais Pépetta leur affirmait:" Vous verrez, qu'un jour plus les choses seront anciennes, plus elles auront de la valeur!".Et elle ajoutait, taquine:" tu vois , mon chéri, plus tu vieillis, plus je tiens à toi...!".En fait, elle n'avait pas tort car des siècles après la mise à jour de sa collection fit le bonheur des archéologues envoyés sur le chantier de l'autoroute des estuaires ;Pépé   essayait de faire de l'humour en disant:" Au moins on est une famille qui ne manque pas de pot....ha...ha...ha....!"
 Ce qui l'énerva un peu quand même , c'est quand Pépetta fit l'achat d'une grande fresque rupestre  représentant des chevaux sauvages.Elle était si emcombrante et si lourde que le chef Giroyannix mit trois jours à la rapporter sur son dos du village voisin.D'abord exaspéré parce qu'elle ne rentrait pas dans la hutte et en obturait une partie de l'entrée, Pépé y vit rapidement un avantage.Le
soir, il la tirait, à grand-peine devant la porte de la hutte pour assurer la sécurité de ses trois filles si par hasard elles avaient eu l'idée incongrue de sortir le soir.Ils les sermonnait en leur racontant l'histoire terrible des "trois petites pichons et du grand méchant loup!!!!".Mais Anna, Maria et Laura en l'écoutant religieusement, pouffaient en douce car elle savaient qu'il n'était pas difficile d'écarter la paille de la hutte; et Anna réussit même à se rendre jusqu'à Lutèce...
> Mais là où le ciel tomba sur la tête
de notre Pépé, c'est quand Pépetta décida de se mettre ,elle aussi à la conduite d'une brouette.Et , c'est qu'elle se débrouillait, la bougresse!Pépé avait beau appuyer sur le champignon, un bolet qu'il fallait changer souvent, il n'arrivait pas à la semer. Et on ajouta au patronyme de son épouse le surnom fort envié de "Speedix".Pépé  riait un peu jaune: encore une femme dangereuse dans le village.

 

Mais il n'y avait pas que des loups, des sangliers et des romains dans les bois d'Armorique, il y avait aussi des renards.D'ailleurs l'un des piliers de la tribu était nommé Renardominix.Il  habitait assez loin  d' Avranchinum. Après avoir logé aux Thermes d'Armorique,il s'était construit une charmante tanière à Teillix où il abritait sa famille.En effet il avait une nichée de petits renardeaux (Davix,Willix et Johnnix) sur lesquels veillait jalousement son épouse, encore une Isabella mais avec le titre de "Materalma" qui était attribué aux mères de familles nombreuses particulièrement méritantes!  Renardominix, donc, se déplaçait souvent seul.On l'avait d'abord surnommé "Avoranfix" car il avait, paraît-il servi de nombreuses années comme décurion dans des légions envoyées dans de lointaines contrées, en Afrique et même aux Indes. Comme il avait côtoyé des hindous, il ne fallait pas s'étonner que ce soit un dur....  En tout cas, c'était quelqu'un sur qui on pouvait compter et avec lui, ça marchait droit (pas en crabe comme avec Lohix!!) .Finalement le surnom de Foxix lui avait été donné et lui était resté. Il était toujours prêt à donner un coup de main ; à la sécurité.... et gare à ceux qui faisaient les clowns en brouettes mais surtout il était  une aide précieuse pour le scribe Bertrandominix ( qui s'était mis, on ne sait pourquoi ,à graver dans la pierre la biographie de sa chienne..... ) Heureusement que Foxix avait pris le relais car autrement l'organisation des balades en brouettes serait vite devenue bordelix! Mais avec lui, tout était fait au poil (de renard evidemment...hi.....hi...hi...) Il était tellement apprécié aussi dans son village qu'il venait d'être choisi pour sièger au conseil des sages.Que ferions -nous sans notre Foxix?         

 

Il faut aussi aborder une caractéristique très importante dans la tribu ( comme dans toutes les tribus de l'époque): c'est celle des croyances, de la magie voire du mysticisme....Et les Frix avaient la chance de compter parmi eux le druide  Lefranthierrix qui était  le plus important de la région: de part son tour de taille d'abord mais surtout par sa connaissances encyclopédix des breuvages, elixirs et potions. C'est grâce à lui que la tribu pouvait résister aux attaques des romains ou autres individus mal intentionnés car il détenait  la recette secrète de la "potionmagix" qui donnait aux Frix de Condate leur forme extraordinaire. Mais sa cave recelait aussi  un grand nombre de tonneaux aux vertus les plus variées et qui avaient la particularité de contenir des préparations plus délicieuses les unes que les autres.                                                           
> Certains en abusaient un peu, semble-t'il, et tous les prétextes étaient bons pour venir consulter le druide.Une baisse de moral?Un souci amoureux?Des problèmes de sesterces? On allait voir Lefranthierrix car on savait, qu'avec son rire tonitruant  qui éclairait son visage rond et jovial, il ne savait jamais rien refuser à personne. On le surnommait d
'ailleurs parfois "Pèrethérésix". L'ennui, c'est qu'avant de trouver le bon élixir, il fallait en goûter beaucoup d'autres. Mais il finissait toujours par dénicher celui qui convenait car ses patients repartaient toujours avec un grand sourire(même si leur démarche n'était pas très assurée...).Il avait une épouse ( et oui, à cette époque on autorisait le mariage des druides!! heureusement car Lefranthierrix aimaient beaucoup les jolies gauloise.Et les druides étaient très recherchés pour leurs grosses serpes d'or!.....).Il s'agissait de la petite Dame Muriella qui pouvait à juste titre être qualifiée de "moitié" de notre druide. Elle était la mère de deux grands lascards,Anthonix et Grégorix, qui semblaient commencer à s'interesser sérieusement aux brouettes! Pour en revenir à Dame Muriella ,malgré son air timide et sa petite voix, elle n'avait en fait pas peur de grand -chose et était capable d'exploits extraordinaires: elle conduisait une étange brouette à trois roues qu'elle appelait son " Trix" et qui "semait la terreur dans toute la région"( récompense à qui retrouve l'auteur de la citation...).Parfois, lors des banquets dont les Frix étaient friands, certaines potions magiques pouvaient avoir sur Dame Muriella des effets stupéfiants que même Etiennediabolix, spécialiste en la matière, n'arrivait pas à empêcher...il n'essayait pas tellement par ailleurs. Alors pour surveiller Dame Muriella , notre druide la faisait accompagner depuis un certain temps par un garde- du- corps, en la personne de son frère:Le Glaudix. Mais il ne semblait pas très efficace, ayant beaucoup d'indulgence voire de points communs avec sa petite soeur!

 

Non loin de chez Lefranthierrix résidait un guerrier d'un genre un peu différent! C'était un guerrier solitaire. Très expansif et envahissant,c'était un vrai moulin à paroles et il était presque impossible de le faire taire......non....c'est une blague....il était  au contraire discret et peu bavard: il s'appelait Jeanpolcollix.En le voyant on avait l'impression qu'il était très sérieux et qu'on aurait pu lui donner Toutatis sans confession; on aurait preque eu envie de l'appeler Jean-Pol II mais il ne fallait pas s'y fier et les apparences étaient trompeuses! En fait  Jeanpolcollix avait un très net penchant pour les jolies gauloises ( et même pour les autres parfois!...) .On pouvait même dire que c'était un collectionneur ce qui lui avait valu le surnom de "Journalduhix". Certaines filles qui avaient la réputation d'être peu farouches dans les villages environnants ou dans d'autres tribus de Frix le nommaient entre elles d'un nom étrange" Roccosiffrédix (!?...).Quand les femmes du village leur demandaient la signification de cet étrange patronyme,elles pouffaient bêtement derrière leur main, devenaient toutes rouges  en se donnant des coups d'oeil et gloussaient: " Hu, Hu ,Hu!!!!! vous pouvez pas comprendre !!!!". Les autres femmes du villages en étaient très offusquées: pourquoi n'auraient-elles pas pu comprendre? En effet il y avait de moins en moins de gauloises blondes! Bref, Jeanpollcollix était un membre important de la tribu (et tout double sens est évidemment exclu..) et tout le monde attendait avec curiosité à chaque réunion en quelle compagnie il allait arriver.

 

Comme on l'a vu, les potions magiques de notre grand druide Lefranthierrix faisait des miracles; mais il y avait aussi des cas graves voire désèspérés.Lorsqu'on se trouvait face à un individu qui dépassait les bornes du "Farfelus" et devenait inDESIRable(...), on faisait appel à un spécialiste en la personne de Danieljollix, surnommé aussi Psychiatrix.Il se saisissait de l'énergumène, le plaquait au sol, et lui nouait dans le dos les manches de sa tunique.Son épouse,Dame Christina , se hâtait alord de les coudre solidement ensemble.L'excité était  ensuite enfermé dans une cage de bois à l'exterieur du village jusqu'à ce qu'il soit calmé.Il y avait ainsi régulièrement une demi-douzaine de "Foldingus" neutralisés qui hululaient, en particulier les soirs de pleine lune:"Je suis un Frix......FREE ME!"(traduction simultanée:"Liberez-moi!").On finissait toujours par les faire sortir et de mauvaises langues du village( ou peut-être des gens plus perspicaces) laissaient entendre qu'il y avait dans la tribu  des gens beaucoup plus atteints mais qui n'avaient jamais été enfermés! Mais Danieljollix  n'avait pas que ces capacités: c'était un bricoleur de génie et il était capable de faire n'importe quoi de ses dix doigts.D'ailleurs son épouse l'appelait"Doimagix"; mais peut-être avait-elle des raison différentes? Danieljollix         donnait tous ses soins à sa brouette Harleytix qu'il adorait.Il ne se passait pas une semaine sans qu'il y ajoute un petit accessoire, un minuscule zinzin, un improbable zigouiguoi devant lesquels se pâmaient tous les membres mâles de la tribu.Le plus souvent Danieljollix l'avait confectionné lui même mais de plus en plus il s'en faisait livrer ,et en char à boeufs c'était long, d'un endroit mystérieux que personne ne connaissait et qu'il appelait les "Zétazunix"(??????).Danieljollix avait donc pour épouse Dame Christina avec qui il avait eu deux filles(déjà bien grandes!).Ce nom de Christina décevait beaucoup Rosamaria qui disait:"Moi, j'aurais préféré Emilia car j'aurais bien vu une chanson qui aurait fait comme ceci....."On sait que Rosamaria avait tendance à inventer des histoires ou des chansons un peu débiles!Et elle se mettait à chanter à pleine voix:"Je m'appelle Emiliajollix, je voudrais partir avec les oiseaux tout au bout du ciel...la...la...la".Danieljollix, qui était aussi fort mélomane appelait alors Draoulix à la rescousse.Dame Rosamaria se retrouvait une fois de plus baillonnée et ligotée en haut d'un arbre:"Comme ça, tu seras déjà avec les oiseaux!",disait finement Draoulix.De temps en temps Foxix venait rôder dans le coin.Ce n'était pas pour liberer Rosamaria.Mais, une fois, pour lui boucher le bec, on lui l'avait bourré avec un fromage de brebis des prairies salées entourant le mont Sainmichelix .Elle avait horreur du fromage et avait fini par le cracher et Foxix s'en était saisi et l'avait rapporté dans sa tanière.

 

Passons  maintenant aux personnes âgées du village.Comme ils avaient beaucoup d'expérience , on aurait dû les considérer comme des sages  ( mais en fait , ils n'étaient pas si sages que ça, les coquins!).Normalement aussi , on aurait dû suivre leurs  judicieux conseils, qu'ils prodiguaient d'ailleurs à foison et leur porter le plus grand respect. Mais vous connaissez les jeunes, ma brave dame : ça n'a plus d'éducation comme dans notre temps! Bref nos petits jeunôts n'en faisaient qu'à leur tête et les anciens ne s'y retrouvaient plus toujours.Le plus remarquable , même emblèmatique, de ces vénérables patriarches était "Lemeurjackix", parfois appelé "Agecanonix".Il portait toujours la traditionnelle moustache "en cornes de boeufs" qui était jadis le signe de reconnaissances des tribus gauloises entre elles Et il en avait vu passer et disparaître des tribus auxquelles il avait survécu:les Armorix, les Britannix et maintenant les Frix.Il mettait beaucoup d'espoir dans cette dernière tribu qui l'avait accueilli  car l'organisation, la solidarité et les forts liens qui en unissaient les membres en cas de coups durs semblaient promettre un avenir sérieux.C'est qu'il en avait vu ,Lemeurjackix, des Excentrix et même des Bordélix!!!Et il ne se privait pas de raconter inlassablement aux autres, en prenant à témoins les survivants des vieilles tribus , les orgies ou autres épisodes grivois vécus jadis (on sentait pourtant dans sa voix une certaine nostalgie...)Jackix  se déplaçait souvent appuyé sur un "baculum" ( sorte de bâton de pélerin....non...pas bâton de berger....) qui lui donnait un air majestueux.Et pourtant, il en avait fait changer des pièces , sans doute plus que sur sa Harleytix.Parfois il se plaignait de douleurs mais on se doutait que c'était pour se faire masser par Marialina. Jackix, en plus des brouettes, avait une passion bizzare:il se rendait régulièrement à Condate pour assister à d'incomprehensibles rencontres sportives.Vingt-deux individus, vêtus de noir et de rouge se roulaient dans la boue en essayant, le plus souvent en vain, de pousser avec le pied une vessie de porc gonflée dans une cage en osier (!?!).Il  adorait ce jeu...enfin...il ne faut pas contrarier les personnes âgées!
> Lebeurrejackix avait pour compagne Dame Tartine.....Ah! non....je me suis trompée et pourtant,c'était fait pour aller ensemble.Bon, je recommence:Lemeurjackix avait pour compagne Dame
Martina,surnommée Larmenix. En effet elle aimait contredire son mari  pour provoquer des scènes homérix. Tous se pressaient pour y assister car ,à côté, les combats de gladiateurs n'étaient que bluettes pour gamins.On crut longtemps que Dame Martina avait une résistance exceptionnelle: elle conduisait sa Harleytix  personnelle mais quelques cascades imprévues lui firent de grandes peurs.Martina avait très bon coeur mais il était en fait très fragile et elle jugea plus prudent ,après quelques péripéties, de se contenter du rôle de "Grandmamix"; ce qui ne l'empêchait pas de participer aux joyeux banquets qu'organisaient régulièrement les Frix.

 

 

Un certain nombre de frix habitait d’autres parties de l’Armorique et en particulier la région de Darioritum (ancien nom de Vannes). Le chef Giroyannix s’y était rendu un certain nombre de fois dans le cadre de son entraînement de porteur de menhirs. Ne sachant qu’en faire, une fois arrivé, il les avait planté en ligne au milieu d’un champ. Ces alignements firent l’objet de nombreuses supputations (non, ce n’est pas un mot grossier). Dans les siècles suivants …

 

Il se trouvait donc qu’habitait à Darioritum le patriarche de la tribu en la personne d’un certain CaijoMarcellus (un nom un peu compliqué avec des consonances ibéricoromaines, un peu suspectes). On avait donc décidé de le simplifier en Marcelix. Il était toujours accompagné de son épouse Dame Alicia, qu’on appelait aussi Hopla-Alicia, suite à un cri d’encouragement que poussait la tribu pour l’aider à enfourcher sa monture (non pas Marcel….sa brouette). Parfois, d’ailleurs, elle lui susurrait d’un air coquin : « Ca te dirait la brouette japonaise ? ». Personne ne comprenait pourquoi cette phrase étrange semblait les mettre en joie ( ?). On aurait en effet pu croire que malgré leur âge, nos amis auraient moins roulé en brouette. Mais, que nenni !!! C’était sans doute eux qui en faisaient le plus et parfois ils disparaissaient de longs mois pour revenir plus en forme et de bonne humeur que jamais. Certains pensaient même qu’ils avaient découvert, lors de leurs explorations, la fontaine de Jouvence (mais ils n’avaient jamais voulu révéler leur secret). Ils racontaient des histoires extraordinaires de pays orientaux  où les plages étaient si grandes qu’on en voyait pas le bout et qu’il fallait s’y déplacer sur des espèces de vaches à grandes pattes avec des bosses dans le dos… qu’il existait des mers bleues et chaudes où nageaient des poissons multicolores (alors que tout le monde sait que la mer, c’est gris et froid et les poissons aussi). Ils parlaient aussi de contrées peuplées de petits hommes jaunes avec des yeux tellement minuscules qu’on les voyait à peine… mais aussi qu’il y avait un pays où vivaient des espèces de lapins géants, qui sautaient partout et transportaient leurs bébés dans une poche… Là ils allaient un peu fort et les membres de la tribu se jetaient des regards incrédules en feignant de les croire. Après tout, il ne vaut mieux pas contrarier les aînés. Le seul qui les scrutait avec un œil soupçonneux était Etiennediabolix qui savait bien que dans les pays orientaux, on cultivait une plante : le Hakix qui avait la propriété de provoquer chez ceux qui la consommaient euphorie et hallucinations. « Le jour où ils vont voir des sangliers roses survoler la tribu, je les choperai », se disait-il !!

 

Les habitants de cette région avaient un curieux passe- temps : ils regardaient  les membres de la tribu à travers une petite boîte en bois, qu’ils appelaient leur machine photographix et quelques temps après, ils offraient à leurs amis des portraits assez réussis, il faut l’admettre, qu’ils avaient gravés sur des tablettes de bois. Ne dérogeait pas à cette règle l’un des patriarches de la tribu, encore en assez bon état, et habitant la région de Lorientinum ; à croire que l’air de la mer, ça conserve (de poisson, ah ..ah..ah…) : il s’agissait de PierreKeravix (ravi, d’ailleurs depuis qu’il pratiquait la brouette !!). C’était un ami d’enfance de Draoulix dont il avait même suivi les premiers pas. Pierrix donc, nommé ainsi pour ne pas le confondre avec Pichonix avait passé sa vie à des expériences farfelues (encore un !!) : il était persuadé qu’on pourrait faire avancer des charrettes pleines de marchandises (« ou même des gens » disait-il), reliées entre elles sur des barres de bois parallèles. Le tout devait être tiré  par des chevaux qui étaient vite épuisés par l’effort énorme qu’on leur demandait, et rejetaient force vapeur par leurs naseaux, on parlait d’ailleurs de chevaux-vapeur …. Mais ces tentatives étaient toujours restées infructueuses. A la grande joie des gosses du village, les convois se renversaient toujours, et leur cargaison se répandait dans les fossés, ce qui faisait dire aux gens du village, en aparté : « Le pauvre, il déraille un peu !! ». Il avait fini, alors, par renoncer à ses tentatives pour se consacrer à sa compagne, Dame Katia Borabora, qui, elle aussi, avait des idées un peu spéciales. Impressionnée par les récits de Marcelix et Alicia, elle prétendait qu’elle aussi, irait nager dans les mers chaudes au milieu des poissons multicolores. Et elle avait, malgré ces idées saugrenues, une particularité : elle savait nager, choses rarissime à l’époque, sans craindre l’eau glaciale de l’Armorique. Comme les autres Frix de la région, elle utilisait la petite boîte photographix, et elle était si douée qu’elle réussissait à gagner sa vie en vendant ses œuvres.

Mais, il n’y avait pas que des personnes d’âge quelque peu avancé dans cette région. Il y avait aussi le Petinicolix (lui aussi, bien sûr avec sa boîte photographix, avec laquelle il ne se débrouillait pas si mal pour un jeunôt !). Il avait pour compagne Céciliasarkozix … euh non, j’ai passé un épisode… Carlabrunix…quoi ? Je me trompe de Nicolix… ? Ah ! Oui, c’était Dame Natalia qui, lors d’une de ses premières sorties en brouette, avait essayé de descendre en marche. On lui avait expliqué que ça pouvait être très dangereux ; d’ailleurs, en ce moment, elle était rès prudente, car un léger embonpoint avait fait deviner aux Frix qu’elle nous préparait un mini-Frix pour le début de l’été !!! Nicolix en profitait pour se promener seul et il s’était offert une super brouette neuve. Il en était si content qu’il avait un grand sourire tout au long de la route ; la pauvre Natalia passait ensuite la soirée à lui décoller les moustiques qu’il avait sur les dents !

 

Plus à l’est, se trouvait une autre grande cité, Le Mans, capitale des Andécaves. A cet endroit, les membres de la tribu de Giroyannix, avaient, au cours d’un voyage, rencontré un autre passionné de brouettes magiques. Ce garçon, à la stature impressionnante, nommé Régix, régnait, en maître, sur son secteur, et sur les passionnés de brouettes de la région ; il adorait aussi d’énormes chars traînés par douze bœufs et qui provoquaient l’émoi chez les populations traversées. Certains l’appelaient « Manzana Rillettes » ? Il avait du traîner, lui aussi dans des contrées bizarres pour en ramener une pareille appellation. Au cours des périples effectués avec les membres de la tribu de Giroyannix, Régix, au franc parler et à la parole directe, affirmait, à chaque occasion, son bon cœur et une serviabilité de tous instants. Mais, attention, ce n’était pas un de ces personnages mi-ermite, mi-druide, qui traînent dans nos contrées, Régix, était de toutes les fêtes, et n’était pas le dernier à enquiller force cervoises et boissons fortes, ce qui lui permettait de créer, au petit matin une ambiance toute particulière et  très personnelle dans sa hutte portative qu’il partageait, comme tous les moments de la journée avec la charmante Sylvia, attentionnée et amoureuse. Elle aussi, conduisait une brouette magique, avec autorité  et maîtrise. Comme ils s’entendaient ces deux-là, éloignés par la distance de la tribu, mais tellement proches par l’esprit et l’amitié. Le chef Giroyannix avait d’ailleurs proposé à Régix de créer, dans sa région éloignée une représentation de la tribu. Prenant à cœur ce rôle particulier, Régix organisait régulièrement des visites dans ce pays où les habitants consommaient une sorte de graisse de porc, appelée « Rillettes ». Ces balades, fort appréciées des membres de la tribu, réunissaient ainsi de nombreux possesseurs de brouettes attirés par les agapes et la gouaille sympathique du guerrier de l’est et de son épouse.

Depuis quelques temps s’était joint à eux un petit jeunôt, Braurichardix. Il avait fait sa crise de croissance tardivement et pour fêter ça, s’était payé, comme Nicolix, une belle brouette neuve. Et il en était tout fiérot (un peu frimeur, même !). Son épouse Marialaura était, elle aussi, capable de piloter une brouette, mais elle n’en avait pas souvent l’occasion, devant s’occuper de ses deux jeunes enfants.

D’autres membres de la tribu avaient choisi de s’xpatrier sur les rudes cotes du nord de l’Armorique . Le premier d’entre eux était un certain Hervéhotorhinolaryngologix , ce qui étant un peu compliqué , fut abrégé en Hervégorgix ; puis , on ne sait pourquoi en « Lulus » .Lorsqu’il quitta le village , Pépé fut très soulagé : les trois petites Pichon ne risquaient plus rien . En fait , il n’avait rien a craindre . Elles le trouvaient un peu agé pour elles et elles savaient qu’elles courraient beaucoup plus vite ! Notre Lulus avait un don : celui du commerce . Il avait d’abord tenu boutique dans les carrefours car il avait compris que c’était la que passaient le plus de charrettes ayant besoin de ravitaillement . Puis il avait eu cette idée étrange de partir vers Plerinius pour y ouvrir une échoppe appelée « Chez Robin des bois » . Il achetait aux riches pour revendre aux pauvres  (Au fait Robin des bois , il ne volait pas aux riches pour donner aux pauvres ? ) . Et ca marchait ! Des femmes de notables venaient revendre en douce les lourds mais disgratieux bijoux d’or qu’elles avaient eu comme dot de mariage .Puis munies de quelques sesterces , elles s’empressaient de les dépenser en rares et couteux collifichets que proposaient des colporteurs venus de contrées orientales . Cela faisait des jalouses auprès des copines ! De leur coté , des jeunes gens , venus incognito des villages voisins  , rachetaient les bijoux déposés chez Lulus  . Ils pouvaient ainsi éblouir les jeunes filles qu’ils désiraient séduire .  Ah c’était un malin  le Lulus ; un « fameux gaillard » disaient leurs amis belges.

Il était de plus aidé dans son travail par son épouse , Dame Cathya . C’était une femme admirable voire héroique car il fallait se le farcir ce Lulus ( ce dont elle ne semblait pas se plaindre ) . Depuis des années , elle était son soutien ce qui lui avait valu le surnom de Dame Soutiengorgix . C’était une femme de caractère , capable , elle aussi  de piloter une brouette tout en gardant un œil sur son Lulus qu’elle couvait comme une louve .

( quoi  , ca couve pas ,  les louves )

Depuis un certain temps , ils étaient accompagnés d’un couple de la même région . Il y avait Arnoldix qui de par sa stature impressionnante , fut rapidement surnommé Pupus ; mais il arrivait aussi que , peux-ètre a cause de son petit air rusé , on le nomme « la belette  » ; Et c’est d’ailleurs vers cette époque que fut créée une chanson traditionnelle qui sut traverser les époques : « J’entends Lulus , le Renard et la belette…. »Ce Pupus avait une lourde tache : celle de réparer après les bagarres ou les chutes de brouettes les guerriers un peu « amochés » . Et il enavait a remettre des pifs de traviole , des pattes en tire-bouchon et des colonnes vertébrales  qui faisaient du yoyo . Mais il s’en tirait , sans jamais dire non pour aller rigoler avec la tribu , avec maestria . Quoi ?sa femme ce n’est pas maestria mais Pascalina ? Pascalina était  plus sérieuse ( en apparence du moins ) . Elle allait de village en village avec un char a bœufs remplis de tablettes gravées vantant les mérites de l’éducation et de l’écriture . On le sait ce fut sans succès car il ne reste aucun texte gaulois écrit .

Mais revenons a notre village ; il comportait aussi une taverne très fréquentée ; Y officiait un guerrier discret mais toujours souriant et prèt a rendre service . Il était pour l’instant solitaire mais nul ne doutait qu’il trouverait un jour la gauloise de sa vie . Il avait essayer de servir un plat fait de choux et de saucisses mais les Frix  restaient fidèles a leurs sanglier roti . Il lui fallait aussi superviser  les livraisons de cervoises dont il était fait grosse consommation lors des banquets . Et c’est vrai que tout était bon pour banqueter . Par exemple pour fêter une « avoinée » , cérémonie typique . En effet le signe distinctif de la tribu était deux brins d’avoine accrochés sur un morceau d’étoffe au dos de la tunique , la « banana » (  mot d’origine inconnue. ) Lorsqu’un nouveau venu désirait rejoindre la tribu , on le mettait en observation un certain temps pour voir s’il méritait cet honneur . Il était alors nommé : pas d’avoine . S’il était intronisé , on organisait une « avoinée » et généralement ce n’était pas triste…...on ne citera pas de nom mais on en a vu un ...grand…….qui jouait ‘ debout sur la table d’une lyre imaginaire……

Mais la tribu avait surtout en commun le souvenir de certains de ses membres qui les avaient quittés prématérument .Leur gentillesse , leur sourires , leur humeur toujours égale leur manquaient a tous.

Erix et Dame Brigitta , d’abord , par un bel après-midi d’été , accompagnés de leurs amis découvraient les chemins de la belle île de Corsica . Le destin leur fit prendre une autre route vers un lointain pays ou il faisait beau et chaud et ou ils demeureraient heureux ensemble .

Que dire quand un crabe cruel emporta le bon colosse Régix pour les rejoindre ? Qu’ils restaient chaque jour dans le cœur de chacun .

C’est dans l’espoir qu’ils puissent encore dans la voie lactée suivre ses aventures que la tribu se souda encore plus et qu’ elle décida de poursuivre en leur mémoire la route entamée ensemble .

C’est a eux trois qu’est dédiée cette histoire .