L’histoire de notre Chapter revue et corrigée par Rose Marie notre Historienne |
Nous sommes en 50 avant Jésucrix....( et d'ailleurs comment on le savait qu'on était avant Jésucrix?).Toute la Gaule est occupée...Toute?non car un petit village peuplé d'irréductibles gaulois résiste encore et toujours à l'envahisseur.
Les Frix de Condate avaient donc décidé de suivre leur chef. Et pourtant il habitait loin! Il s'agissait d'un charmant village "A vranchinum" à la frontière des terres de la Mancha. Perché sur une colline, il dominait une grande baie au milieu de laquelle se dressait un ilôt de bonne hauteur mais très escarpé. Le bâtisseur de hutte, un visionnaire nommé Sainmichelix, pensait qu'il aurait été possible d'y installer un observatoire. Ainsi ils auraient été rapidement prévenus de l'arrivée des pirates, nombreux à cette époque. Mais, hélas, personne n'avait réussi à s'y rendre car la baie n'était que sables mouvants et vase qui engloutissaient les audacieux. D'ailleurs les mères de famille ne cessaient de prévenir leurs enfants que la grève était interdite. Mais dès qu'elles avaient le dos tourné, les gosses disaient:" Ah! Les vieux, avec leurs histoires vaseuses.....Ils verront, si plus tard on fait des études, si la grève sera toujours interdite!".
Nos Frix avaient donc choisi pour chef Giroyannix.Tout d'abord parce que c'était le plus expérimenté mais surtout parce que c'était le plus costaud.A l'origine livreur de menhirs, il s'amusait plusieurs heures pas jour à en soulever des deux bras( et ceci apparemment sans l'aide de la moindre potion magix).Cela lui avait valu le surnom d'Haltérophilix et il raflait toutes les couronnes de lauriers dans les jeux du voisinage. On l'imaginait même aller jusqu'aux jeux olympix.Pour impressionner ses adversaires, il s'était fait couvrir les bras ( et peut-être ailleurs mais personne n'avait osé verifier) de peintures de guerre les"Tatus", ce qui devint vite la mode au village. Mais malgré ses dehors farouches, ce chef avait un coeur tendre: il gâtouillait déjà un peu devant une étrange créature mi chauve sour is mi-cochon d'Inde, qui ne le quittait jamais et baptisée du charmant nom de Virguletta; et que dire lorsqu'il eu une tite,tite fillote au doux nom de Thaïx !!!!!!!
Le bon chef Giroyannix et sa moitié(dans tous les sens du terme) avaient trois grands enfants.Outre la fameuse Gwenna qui, à force de se rendre au pays du bacon ( un curieux sanglier fumé qu'adoraient le "grands bretons") avait fini par en ramener un lardon, il y avait aussi Mederix.Il avait la curieuse idée d'enduire les huttes de poudres colorées:il appelait ça de la "peinture".Les gens du villages, peu convaincus ,le consideraient comme un avant-gardix un peu farfelus... Quant à la dernière, Anne-Sophix, elle avait l'énorme travail de s'occuper des cheveux des dames du village.Pourtant la tribu se plaisait à chantonner un refrain:
Le chef Giroyannix avait un inséparable compère qui lui servait aussi de second. C'était un petit guerrier rusé, nommé Draoulix. Ils se connaissaient depuis longtemps car c'étaient les rares survivants d'une tribu disparue et presqu'oubliée : le Armorix, avec qui ils avaient connu jadis de nombreuses aventures. Ils les évoquaient souvent, le soir, au coin du feu, avec un bon verre de cervoise (ou deux..........ou trois.......... hoquet, euh non, OK, on arrête). Draoulix portait encore la traditionnelle moustache des peuples celtiques. Il connaissait un peu tout et tout le monde. On venait souvent lui demander conseil. Il avait voyagé dans de nombreuses terres lointaines et avait l'habitude d'affronter des situations inattendues. Et ce n'est pas ce qui manquait chez les Frix !! Malgré sa profession sérieuse de "Dirlocatholix" (il s'agissait de prendre la succession de Dame Bonemine et de tenter d'éduquer de plus grands enfants), il aimait rigoler et faire des blagues. Les mères du village se lamentaient : "A qui confie-t-on nos enfant ?". Cependant, il aimait parfois terrifier ces pauvres gosses qui l'appelait dans son dos "Lesadix". Des bruits de punitions épouvantables circulaient, mais personne n'avait jamais pu prouver quoique ce soit.
Rosamaria s'était donc mis dans la tête d'enseigner aussi aux enfants du village; et quand elle avait une idée ça n'était pas facile de la lui enlever de la tête! Pour leur ouvrir l'esprit, elle trouvait indispensable que les enfants connaissent une autre langue vivante: alors elle avait choisi le latin.Certaines prétendaient que c'était peut-être une espionne romaine infiltrée mais ça semblait un peu farfelu car Rosamaria aurait eu bien du mal à rester anonyme.Revenons à ses cours; elle avait une technique un peu égocentrique puisqu'elle faisait répéter aux pauvre gosses sur tous les tons son propre prénom.Et on entendait pendant des heures des mômes psalmodiant en choeur:"Rosa,Rosam,Rosae, Rosarum...."ilsn'y comprenaient rien et s'agitaient beaucoup alors Draoulix venaient un peu faire Lesadix. Un autre personnage fort important du village était Bertrandominix........
Bertrandominix était le scribe officiel du village.Il était chargé de graver sur la pierre tout ce qui s'y passait ( et comme il s'y passait pas mal de choses , il dut se faire aider d'un assistant dont il sera question plus tard).Comme il le disait lui même et l'appliquait à merveille:" le secret d'un bon chef est de savoir déléguer...".Il écrivait donc des messages destinés à tous les Frix et passait des heures son poinçon à la main, chantonnant:"J'suis l'poinçonneur du village.... J'fais des trous, des p'tits trous......";et il faut avouer qu'il se débrouillait pas mal et les gens du village disaient:"Le scribe, il assure, grave..."( ce qui est donc une expression très ancienne!).Quand il voulait faire livrer ses tablettes, il faisait appel à Giroyannix qui était le seul à pouvoir porter un poids pareil.Entre temps, il tentait de s'occuper(ou plutôt d'occuper) d es enfants non pas en bas âge comme Bonemine mais en haut âge (ah! ah!), puisqu'il étaients censés étudier jusqu'à 16 ans.Mais ces charmants exemplaires de l'âge ingrat, aux visages bubonix et aux hormones électrix, avaient plus envie d'aller se payer une petite gauloise en douce dans les buissons que de s'initier à d'autres activités manuelles.
Anisetta était aussi appelée Zézetépouse-hix. En effet son époux était un certain Rousseaulo-hix. On lui avait donné ce nom parce qu'il se rendait souvent sur la plage du Mont Sainmichelix, soi- disant pour rapporter à Anisetta des coquilles d'huîtres qu'elle affectionnait particulièrement pour faire de" pratiques récipients pour les gauloises".Or il en revenait souvent en marchant un peu de travers. Son épouse lui demandait alors:"D'où tu reviens avec cette démarche?"." De la baie, ma Zézette, j'en ai profité pour te pêcher quelques crabes; c'est à force de les poursuivre que je marche comme ça!" disait Lohix sur un ton le plus convaincant possible." "C'est ça, je te crois, disait-elle, tu n'en a pas un seul!et qu'est-ce que tu a bu?"."Aaaaaaah! que de l'eau......hix!!!" essayait-il de jurer. Très souvent Lohix était embauché pour seconder le responsable de la sécurité du village: le rusé Etiennediabolix....
Etiennediabolix alias Garonarcotix passait beaucoup de temps caché bans des buissons ou encore parmi les galets de la plage. La ressemblance de son crâne avec les dits-galets le rendait presque totalement invisible. Il passait des heures à scruter l'horizon au cas où un bateau venu de Grande Bretagne aurait tenté d'introduire frauduleusement cette horrible cervoise tiède dont ce peuple se régalait voire des boissons plus traîtres( et plus fortes encore).Cette boisson, le " ouiskix" , arrivait du nord distillée par une farouche peuplade , les Calédoniens ( féroces guerriers malgré une incomprehensible habitude de porter des jupes).Il guettait aussi les navires ibérique. Pour cela il se rendait même sur les côtes sud de l'armorique. Pour se fondre à la population il devait en adopter la coutume et fréquenter maintes tavernes. Dur métier! Il est vrai que des marchands circulaient sur des navires ibériques et même d'un pays dont l'existence n'était pas démontrée: la Colombix. Ils faisaient commerce de poudre de safran. Cette poudre aurait eu la propriété de rendre euphorique quand on s'en bourrait le nez...D 'ailleurs quand on en voyait un utilisateur, à la fois agité et béat, on disait:" Tiens, en voilà encore un qui est bourré: il voit la vie en jaune!"; les goûts et les couleurs ont changé on préfère le blanc et le rose...!Parfois aussi s'aventurait dans les eaux de la baie un vaisseau pirate, l'inconscient! On pouvait d'ailleurs repérer un peu partout des épaves dont les mâts, émergeant des sables mouvants servaient de perchoirs aux cormorans et aux mouettes. Il n'y avait plus alors qu'à cueillir les équipages: l'une des dernières cuisantes déculottées avait été prise par un chef barbare Sahakiar le chevelu qui avait regagné son pays, piteux et à pied. Revenons à notre Diabolix.Il avait frère jumeau, Pépéchonix.
Pépechonix( jadis Pierpichonix) avait un crâne aussi lisse que son frère,Diabolix .Il était d'un caractère un peu agité et n'arrêtait pas de rigoler en faisant le pitre, aussi l'avait-on surnommé "Chauvesourix".Mais depuis quelques temps, pour se différencier de Diabolix, car tout le monde n'arrêtait pas de les confondre ( même leurs épouses parfois ,paraît-il...)il avait tenté de faire repousser un semblant de chevelure, avec un succès mitigé d'ailleurs.On le surnommait dorénavant Porquépix:d'abord parce qu'il aimait envoyer des piques aux gens,d'autre part parce que selon des sources autorisées il pouvait parfois avoir un caractère de cochon ; et enfin parce qu'il affectionnait ces petites bêtes et les pichonnait...NON....Bichonnait toute la journée! A cause de sa bonne connaissance de la région, Pépé avait chargé de reconnaître les itinéraires et de guider la tribu lorsqu'elle se déplaçait.Il s'acquittait de satâche avec une grande conscience professionnelle aidé de Diabolix et d'un certain Lulus dont il sera question plus tard. Ces missions n'étaient pas sans danger et tous admiraient leur courage et leur abnégation.Une fois par exemple l'élaboration d'un trajet vers le pays des Vénètes les emmena, par erreur sans doute, jusqu'au pays de Burdigala, loin dans le sud. Ils en revinrent quelques semaines plus tard, épuisés,ayant rencontré là-bas une autr tribu de Frix, fort conviviale qui les avait contraints à tester toutes sortes de boissons locales à base de raisin,inconnue en Armorique.Tout le monde admira leur devouement afin que la tribu puisse se rendre sans problème dans cette région: ce qui fut d'ailleurs une expérience mémorable...
Mais il n'y avait pas que des loups, des sangliers et des romains dans les bois d'Armorique, il y avait aussi des renards.D'ailleurs l'un des piliers de la tribu était nommé Renardominix.Il habitait assez loin d' Avranchinum. Après avoir logé aux Thermes d'Armorique,il s'était construit une charmante tanière à Teillix où il abritait sa famille.En effet il avait une nichée de petits renardeaux (Davix,Willix et Johnnix) sur lesquels veillait jalousement son épouse, encore une Isabella mais avec le titre de "Materalma" qui était attribué aux mères de familles nombreuses particulièrement méritantes! Renardominix, donc, se déplaçait souvent seul.On l'avait d'abord surnommé "Avoranfix" car il avait, paraît-il servi de nombreuses années comme décurion dans des légions envoyées dans de lointaines contrées, en Afrique et même aux Indes. Comme il avait côtoyé des hindous, il ne fallait pas s'étonner que ce soit un dur.... En tout cas, c'était quelqu'un sur qui on pouvait compter et avec lui, ça marchait droit (pas en crabe comme avec Lohix!!) .Finalement le surnom de Foxix lui avait été donné et lui était resté. Il était toujours prêt à donner un coup de main ; à la sécurité.... et gare à ceux qui faisaient les clowns en brouettes mais surtout il était une aide précieuse pour le scribe Bertrandominix ( qui s'était mis, on ne sait pourquoi ,à graver dans la pierre la biographie de sa chienne..... ) Heureusement que Foxix avait pris le relais car autrement l'organisation des balades en brouettes serait vite devenue bordelix! Mais avec lui, tout était fait au poil (de renard evidemment...hi.....hi...hi...) Il était tellement apprécié aussi dans son village qu'il venait d'être choisi pour sièger au conseil des sages.Que ferions -nous sans notre Foxix?
Il faut aussi aborder une caractéristique très importante dans la tribu ( comme dans toutes les tribus de l'époque): c'est celle des croyances, de la magie voire du mysticisme....Et les Frix avaient la chance de compter parmi eux le druide Lefranthierrix qui était le plus important de la région: de part son tour de taille d'abord mais surtout par sa connaissances encyclopédix des breuvages, elixirs et potions. C'est grâce à lui que la tribu pouvait résister aux attaques des romains ou autres individus mal intentionnés car il détenait la recette secrète de la "potionmagix" qui donnait aux Frix de Condate leur forme extraordinaire. Mais sa cave recelait aussi un grand nombre de tonneaux aux vertus les plus variées et qui avaient la particularité de contenir des préparations plus délicieuses les unes que les autres.
Non loin de chez Lefranthierrix résidait un guerrier d'un genre un peu différent! C'était un guerrier solitaire. Très expansif et envahissant,c'était un vrai moulin à paroles et il était presque impossible de le faire taire......non....c'est une blague....il était au contraire discret et peu bavard: il s'appelait Jeanpolcollix.En le voyant on avait l'impression qu'il était très sérieux et qu'on aurait pu lui donner Toutatis sans confession; on aurait preque eu envie de l'appeler Jean-Pol II mais il ne fallait pas s'y fier et les apparences étaient trompeuses! En fait Jeanpolcollix avait un très net penchant pour les jolies gauloises ( et même pour les autres parfois!...) .On pouvait même dire que c'était un collectionneur ce qui lui avait valu le surnom de "Journalduhix". Certaines filles qui avaient la réputation d'être peu farouches dans les villages environnants ou dans d'autres tribus de Frix le nommaient entre elles d'un nom étrange" Roccosiffrédix (!?...).Quand les femmes du village leur demandaient la signification de cet étrange patronyme,elles pouffaient bêtement derrière leur main, devenaient toutes rouges en se donnant des coups d'oeil et gloussaient: " Hu, Hu ,Hu!!!!! vous pouvez pas comprendre !!!!". Les autres femmes du villages en étaient très offusquées: pourquoi n'auraient-elles pas pu comprendre? En effet il y avait de moins en moins de gauloises blondes! Bref, Jeanpollcollix était un membre important de la tribu (et tout double sens est évidemment exclu..) et tout le monde attendait avec curiosité à chaque réunion en quelle compagnie il allait arriver.
Comme on l'a vu, les potions magiques de notre grand druide Lefranthierrix faisait des miracles; mais il y avait aussi des cas graves voire désèspérés.Lorsqu'on se trouvait face à un individu qui dépassait les bornes du "Farfelus" et devenait inDESIRable(...), on faisait appel à un spécialiste en la personne de Danieljollix, surnommé aussi Psychiatrix.Il se saisissait de l'énergumène, le plaquait au sol, et lui nouait dans le dos les manches de sa tunique.Son épouse,Dame Christina , se hâtait alord de les coudre solidement ensemble.L'excité était ensuite enfermé dans une cage de bois à l'exterieur du village jusqu'à ce qu'il soit calmé.Il y avait ainsi régulièrement une demi-douzaine de "Foldingus" neutralisés qui hululaient, en particulier les soirs de pleine lune:"Je suis un Frix......FREE ME!"(traduction simultanée:"Liberez-moi!").On finissait toujours par les faire sortir et de mauvaises langues du village( ou peut-être des gens plus perspicaces) laissaient entendre qu'il y avait dans la tribu des gens beaucoup plus atteints mais qui n'avaient jamais été enfermés! Mais Danieljollix n'avait pas que ces capacités: c'était un bricoleur de génie et il était capable de faire n'importe quoi de ses dix doigts.D'ailleurs son épouse l'appelait"Doimagix"; mais peut-être avait-elle des raison différentes? Danieljollix donnait tous ses soins à sa brouette Harleytix qu'il adorait.Il ne se passait pas une semaine sans qu'il y ajoute un petit accessoire, un minuscule zinzin, un improbable zigouiguoi devant lesquels se pâmaient tous les membres mâles de la tribu.Le plus souvent Danieljollix l'avait confectionné lui même mais de plus en plus il s'en faisait livrer ,et en char à boeufs c'était long, d'un endroit mystérieux que personne ne connaissait et qu'il appelait les "Zétazunix"(??????).Danieljollix avait donc pour épouse Dame Christina avec qui il avait eu deux filles(déjà bien grandes!).Ce nom de Christina décevait beaucoup Rosamaria qui disait:"Moi, j'aurais préféré Emilia car j'aurais bien vu une chanson qui aurait fait comme ceci....."On sait que Rosamaria avait tendance à inventer des histoires ou des chansons un peu débiles!Et elle se mettait à chanter à pleine voix:"Je m'appelle Emiliajollix, je voudrais partir avec les oiseaux tout au bout du ciel...la...la...la".Danieljollix, qui était aussi fort mélomane appelait alors Draoulix à la rescousse.Dame Rosamaria se retrouvait une fois de plus baillonnée et ligotée en haut d'un arbre:"Comme ça, tu seras déjà avec les oiseaux!",disait finement Draoulix.De temps en temps Foxix venait rôder dans le coin.Ce n'était pas pour liberer Rosamaria.Mais, une fois, pour lui boucher le bec, on lui l'avait bourré avec un fromage de brebis des prairies salées entourant le mont Sainmichelix .Elle avait horreur du fromage et avait fini par le cracher et Foxix s'en était saisi et l'avait rapporté dans sa tanière.
Passons maintenant aux personnes âgées du village.Comme ils avaient beaucoup d'expérience , on aurait dû les considérer comme des sages ( mais en fait , ils n'étaient pas si sages que ça, les coquins!).Normalement aussi , on aurait dû suivre leurs judicieux conseils, qu'ils prodiguaient d'ailleurs à foison et leur porter le plus grand respect. Mais vous connaissez les jeunes, ma brave dame : ça n'a plus d'éducation comme dans notre temps! Bref nos petits jeunôts n'en faisaient qu'à leur tête et les anciens ne s'y retrouvaient plus toujours.Le plus remarquable , même emblèmatique, de ces vénérables patriarches était "Lemeurjackix", parfois appelé "Agecanonix".Il portait toujours la traditionnelle moustache "en cornes de boeufs" qui était jadis le signe de reconnaissances des tribus gauloises entre elles Et il en avait vu passer et disparaître des tribus auxquelles il avait survécu:les Armorix, les Britannix et maintenant les Frix.Il mettait beaucoup d'espoir dans cette dernière tribu qui l'avait accueilli car l'organisation, la solidarité et les forts liens qui en unissaient les membres en cas de coups durs semblaient promettre un avenir sérieux.C'est qu'il en avait vu ,Lemeurjackix, des Excentrix et même des Bordélix!!!Et il ne se privait pas de raconter inlassablement aux autres, en prenant à témoins les survivants des vieilles tribus , les orgies ou autres épisodes grivois vécus jadis (on sentait pourtant dans sa voix une certaine nostalgie...)Jackix se déplaçait souvent appuyé sur un "baculum" ( sorte de bâton de pélerin....non...pas bâton de berger....) qui lui donnait un air majestueux.Et pourtant, il en avait fait changer des pièces , sans doute plus que sur sa Harleytix.Parfois il se plaignait de douleurs mais on se doutait que c'était pour se faire masser par Marialina. Jackix, en plus des brouettes, avait une passion bizzare:il se rendait régulièrement à Condate pour assister à d'incomprehensibles rencontres sportives.Vingt-deux individus, vêtus de noir et de rouge se roulaient dans la boue en essayant, le plus souvent en vain, de pousser avec le pied une vessie de porc gonflée dans une cage en osier (!?!).Il adorait ce jeu...enfin...il ne faut pas contrarier les personnes âgées!
Un certain nombre de frix habitait d’autres parties de l’Armorique et en particulier la région de Darioritum (ancien nom de Vannes). Le chef Giroyannix s’y était rendu un certain nombre de fois dans le cadre de son entraînement de porteur de menhirs. Ne sachant qu’en faire, une fois arrivé, il les avait planté en ligne au milieu d’un champ. Ces alignements firent l’objet de nombreuses supputations (non, ce n’est pas un mot grossier). Dans les siècles suivants …
Il se trouvait donc qu’habitait à Darioritum le patriarche de la tribu en la personne d’un certain CaijoMarcellus (un nom un peu compliqué avec des consonances ibéricoromaines, un peu suspectes). On avait donc décidé de le simplifier en Marcelix. Il était toujours accompagné de son épouse Dame Alicia, qu’on appelait aussi Hopla-Alicia, suite à un cri d’encouragement que poussait la tribu pour l’aider à enfourcher sa monture (non pas Marcel….sa brouette). Parfois, d’ailleurs, elle lui susurrait d’un air coquin : « Ca te dirait la brouette japonaise ? ». Personne ne comprenait pourquoi cette phrase étrange semblait les mettre en joie ( ?). On aurait en effet pu croire que malgré leur âge, nos amis auraient moins roulé en brouette. Mais, que nenni !!! C’était sans doute eux qui en faisaient le plus et parfois ils disparaissaient de longs mois pour revenir plus en forme et de bonne humeur que jamais. Certains pensaient même qu’ils avaient découvert, lors de leurs explorations, la fontaine de Jouvence (mais ils n’avaient jamais voulu révéler leur secret). Ils racontaient des histoires extraordinaires de pays orientaux où les plages étaient si grandes qu’on en voyait pas le bout et qu’il fallait s’y déplacer sur des espèces de vaches à grandes pattes avec des bosses dans le dos… qu’il existait des mers bleues et chaudes où nageaient des poissons multicolores (alors que tout le monde sait que la mer, c’est gris et froid et les poissons aussi). Ils parlaient aussi de contrées peuplées de petits hommes jaunes avec des yeux tellement minuscules qu’on les voyait à peine… mais aussi qu’il y avait un pays où vivaient des espèces de lapins géants, qui sautaient partout et transportaient leurs bébés dans une poche… Là ils allaient un peu fort et les membres de la tribu se jetaient des regards incrédules en feignant de les croire. Après tout, il ne vaut mieux pas contrarier les aînés. Le seul qui les scrutait avec un œil soupçonneux était Etiennediabolix qui savait bien que dans les pays orientaux, on cultivait une plante : le Hakix qui avait la propriété de provoquer chez ceux qui la consommaient euphorie et hallucinations. « Le jour où ils vont voir des sangliers roses survoler la tribu, je les choperai », se disait-il !!
Les habitants de cette région avaient un curieux passe- temps : ils regardaient les membres de la tribu à travers une petite boîte en bois, qu’ils appelaient leur machine photographix et quelques temps après, ils offraient à leurs amis des portraits assez réussis, il faut l’admettre, qu’ils avaient gravés sur des tablettes de bois. Ne dérogeait pas à cette règle l’un des patriarches de la tribu, encore en assez bon état, et habitant la région de Lorientinum ; à croire que l’air de la mer, ça conserve (de poisson, ah ..ah..ah…) : il s’agissait de PierreKeravix (ravi, d’ailleurs depuis qu’il pratiquait la brouette !!). C’était un ami d’enfance de Draoulix dont il avait même suivi les premiers pas. Pierrix donc, nommé ainsi pour ne pas le confondre avec Pichonix avait passé sa vie à des expériences farfelues (encore un !!) : il était persuadé qu’on pourrait faire avancer des charrettes pleines de marchandises (« ou même des gens » disait-il), reliées entre elles sur des barres de bois parallèles. Le tout devait être tiré par des chevaux qui étaient vite épuisés par l’effort énorme qu’on leur demandait, et rejetaient force vapeur par leurs naseaux, on parlait d’ailleurs de chevaux-vapeur …. Mais ces tentatives étaient toujours restées infructueuses. A la grande joie des gosses du village, les convois se renversaient toujours, et leur cargaison se répandait dans les fossés, ce qui faisait dire aux gens du village, en aparté : « Le pauvre, il déraille un peu !! ». Il avait fini, alors, par renoncer à ses tentatives pour se consacrer à sa compagne, Dame Katia Borabora, qui, elle aussi, avait des idées un peu spéciales. Impressionnée par les récits de Marcelix et Alicia, elle prétendait qu’elle aussi, irait nager dans les mers chaudes au milieu des poissons multicolores. Et elle avait, malgré ces idées saugrenues, une particularité : elle savait nager, choses rarissime à l’époque, sans craindre l’eau glaciale de l’Armorique. Comme les autres Frix de la région, elle utilisait la petite boîte photographix, et elle était si douée qu’elle réussissait à gagner sa vie en vendant ses œuvres. Mais, il n’y avait pas que des personnes d’âge quelque peu avancé dans cette région. Il y avait aussi le Petinicolix (lui aussi, bien sûr avec sa boîte photographix, avec laquelle il ne se débrouillait pas si mal pour un jeunôt !). Il avait pour compagne Céciliasarkozix … euh non, j’ai passé un épisode… Carlabrunix…quoi ? Je me trompe de Nicolix… ? Ah ! Oui, c’était Dame Natalia qui, lors d’une de ses premières sorties en brouette, avait essayé de descendre en marche. On lui avait expliqué que ça pouvait être très dangereux ; d’ailleurs, en ce moment, elle était rès prudente, car un léger embonpoint avait fait deviner aux Frix qu’elle nous préparait un mini-Frix pour le début de l’été !!! Nicolix en profitait pour se promener seul et il s’était offert une super brouette neuve. Il en était si content qu’il avait un grand sourire tout au long de la route ; la pauvre Natalia passait ensuite la soirée à lui décoller les moustiques qu’il avait sur les dents !
Plus à l’est, se trouvait une autre grande cité, Le Mans, capitale des Andécaves. A cet endroit, les membres de la tribu de Giroyannix, avaient, au cours d’un voyage, rencontré un autre passionné de brouettes magiques. Ce garçon, à la stature impressionnante, nommé Régix, régnait, en maître, sur son secteur, et sur les passionnés de brouettes de la région ; il adorait aussi d’énormes chars traînés par douze bœufs et qui provoquaient l’émoi chez les populations traversées. Certains l’appelaient « Manzana Rillettes » ? Il avait du traîner, lui aussi dans des contrées bizarres pour en ramener une pareille appellation. Au cours des périples effectués avec les membres de la tribu de Giroyannix, Régix, au franc parler et à la parole directe, affirmait, à chaque occasion, son bon cœur et une serviabilité de tous instants. Mais, attention, ce n’était pas un de ces personnages mi-ermite, mi-druide, qui traînent dans nos contrées, Régix, était de toutes les fêtes, et n’était pas le dernier à enquiller force cervoises et boissons fortes, ce qui lui permettait de créer, au petit matin une ambiance toute particulière et très personnelle dans sa hutte portative qu’il partageait, comme tous les moments de la journée avec la charmante Sylvia, attentionnée et amoureuse. Elle aussi, conduisait une brouette magique, avec autorité et maîtrise. Comme ils s’entendaient ces deux-là, éloignés par la distance de la tribu, mais tellement proches par l’esprit et l’amitié. Le chef Giroyannix avait d’ailleurs proposé à Régix de créer, dans sa région éloignée une représentation de la tribu. Prenant à cœur ce rôle particulier, Régix organisait régulièrement des visites dans ce pays où les habitants consommaient une sorte de graisse de porc, appelée « Rillettes ». Ces balades, fort appréciées des membres de la tribu, réunissaient ainsi de nombreux possesseurs de brouettes attirés par les agapes et la gouaille sympathique du guerrier de l’est et de son épouse. Depuis quelques temps s’était joint à eux un petit jeunôt, Braurichardix. Il avait fait sa crise de croissance tardivement et pour fêter ça, s’était payé, comme Nicolix, une belle brouette neuve. Et il en était tout fiérot (un peu frimeur, même !). Son épouse Marialaura était, elle aussi, capable de piloter une brouette, mais elle n’en avait pas souvent l’occasion, devant s’occuper de ses deux jeunes enfants. D’autres membres de la tribu avaient choisi de s’xpatrier sur les rudes cotes du nord de l’Armorique . Le premier d’entre eux était un certain Hervéhotorhinolaryngologix , ce qui étant un peu compliqué , fut abrégé en Hervégorgix ; puis , on ne sait pourquoi en « Lulus » .Lorsqu’il quitta le village , Pépé fut très soulagé : les trois petites Pichon ne risquaient plus rien . En fait , il n’avait rien a craindre . Elles le trouvaient un peu agé pour elles et elles savaient qu’elles courraient beaucoup plus vite ! Notre Lulus avait un don : celui du commerce . Il avait d’abord tenu boutique dans les carrefours car il avait compris que c’était la que passaient le plus de charrettes ayant besoin de ravitaillement . Puis il avait eu cette idée étrange de partir vers Plerinius pour y ouvrir une échoppe appelée « Chez Robin des bois » . Il achetait aux riches pour revendre aux pauvres (Au fait Robin des bois , il ne volait pas aux riches pour donner aux pauvres ? ) . Et ca marchait ! Des femmes de notables venaient revendre en douce les lourds mais disgratieux bijoux d’or qu’elles avaient eu comme dot de mariage .Puis munies de quelques sesterces , elles s’empressaient de les dépenser en rares et couteux collifichets que proposaient des colporteurs venus de contrées orientales . Cela faisait des jalouses auprès des copines ! De leur coté , des jeunes gens , venus incognito des villages voisins , rachetaient les bijoux déposés chez Lulus . Ils pouvaient ainsi éblouir les jeunes filles qu’ils désiraient séduire . Ah c’était un malin le Lulus ; un « fameux gaillard » disaient leurs amis belges. Il était de plus aidé dans son travail par son épouse , Dame Cathya . C’était une femme admirable voire héroique car il fallait se le farcir ce Lulus ( ce dont elle ne semblait pas se plaindre ) . Depuis des années , elle était son soutien ce qui lui avait valu le surnom de Dame Soutiengorgix . C’était une femme de caractère , capable , elle aussi de piloter une brouette tout en gardant un œil sur son Lulus qu’elle couvait comme une louve . ( quoi , ca couve pas , les louves ) Depuis un certain temps , ils étaient accompagnés d’un couple de la même région . Il y avait Arnoldix qui de par sa stature impressionnante , fut rapidement surnommé Pupus ; mais il arrivait aussi que , peux-ètre a cause de son petit air rusé , on le nomme « la belette » ; Et c’est d’ailleurs vers cette époque que fut créée une chanson traditionnelle qui sut traverser les époques : « J’entends Lulus , le Renard et la belette…. »Ce Pupus avait une lourde tache : celle de réparer après les bagarres ou les chutes de brouettes les guerriers un peu « amochés » . Et il enavait a remettre des pifs de traviole , des pattes en tire-bouchon et des colonnes vertébrales qui faisaient du yoyo . Mais il s’en tirait , sans jamais dire non pour aller rigoler avec la tribu , avec maestria . Quoi ?sa femme ce n’est pas maestria mais Pascalina ? Pascalina était plus sérieuse ( en apparence du moins ) . Elle allait de village en village avec un char a bœufs remplis de tablettes gravées vantant les mérites de l’éducation et de l’écriture . On le sait ce fut sans succès car il ne reste aucun texte gaulois écrit . Mais revenons a notre village ; il comportait aussi une taverne très fréquentée ; Y officiait un guerrier discret mais toujours souriant et prèt a rendre service . Il était pour l’instant solitaire mais nul ne doutait qu’il trouverait un jour la gauloise de sa vie . Il avait essayer de servir un plat fait de choux et de saucisses mais les Frix restaient fidèles a leurs sanglier roti . Il lui fallait aussi superviser les livraisons de cervoises dont il était fait grosse consommation lors des banquets . Et c’est vrai que tout était bon pour banqueter . Par exemple pour fêter une « avoinée » , cérémonie typique . En effet le signe distinctif de la tribu était deux brins d’avoine accrochés sur un morceau d’étoffe au dos de la tunique , la « banana » ( mot d’origine inconnue. ) Lorsqu’un nouveau venu désirait rejoindre la tribu , on le mettait en observation un certain temps pour voir s’il méritait cet honneur . Il était alors nommé : pas d’avoine . S’il était intronisé , on organisait une « avoinée » et généralement ce n’était pas triste…...on ne citera pas de nom mais on en a vu un ...grand…….qui jouait ‘ debout sur la table d’une lyre imaginaire…… Mais la tribu avait surtout en commun le souvenir de certains de ses membres qui les avaient quittés prématérument .Leur gentillesse , leur sourires , leur humeur toujours égale leur manquaient a tous. Erix et Dame Brigitta , d’abord , par un bel après-midi d’été , accompagnés de leurs amis découvraient les chemins de la belle île de Corsica . Le destin leur fit prendre une autre route vers un lointain pays ou il faisait beau et chaud et ou ils demeureraient heureux ensemble . Que dire quand un crabe cruel emporta le bon colosse Régix pour les rejoindre ? Qu’ils restaient chaque jour dans le cœur de chacun . C’est dans l’espoir qu’ils puissent encore dans la voie lactée suivre ses aventures que la tribu se souda encore plus et qu’ elle décida de poursuivre en leur mémoire la route entamée ensemble . C’est a eux trois qu’est dédiée cette histoire .
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